Le Centre de villégiature Algonquin à Saint Andrews est, depuis sa construction en 1889, une destination emblématique du Nouveau-Brunswick. L’édifice le plus célèbre et le plus photographié de la ville a accueilli de nombreux hôtes d’importance, dont des membres de la famille royale britannique, les présidents des États-Unis Franklin D. Roosevelt et Lyndon B. Johnson, ainsi que Sir John A. Macdonald et la plupart des premiers ministres canadiens qui ont suivi.
« L’Algonquin occupe une place tellement importante dans l’histoire de l’hôtellerie canadienne, c’est le plus ancien centre de villégiature de son genre à l’est des Rocheuses, explique Matthew Mackenzie, directeur général. Chaque Néo-Brunswickoise et Néo-Brunswickois devrait être fier de son incroyable héritage. Nous sommes chanceux d’avoir une si belle propriété phare ici, à Saint Andrews; c’est quelque chose que nous ne devrions pas tenir pour acquis. »
Malgré les répercussions indéniables de la COVID-19 sur le secteur de l’hôtellerie du pays, Matthew Mackenzie affirme que l’Algonquin a réussi à rouvrir ses portes parce qu’il a toujours dû s’adapter pendant les mois d’été « Lorsque l’année est bonne, nous devons quand même gérer une variation saisonnière très intense pour ajuster habilement notre établissement et ses services afin de faire face à l’afflux estival. Les besoins de nos hôtes sont évidemment différents cette année, mais nous avons réussi à nous adapter et à permettre aux gens de se détendre dans la bonne humeur et, ce qui est plus important, en toute sécurité. »
Mackenzie s’est entretenu avec ONB au sujet de la saison 2020 à l’Algonquin.
ONB : Qu’est-ce qui a changé pour l’Algonquin et son exploitation depuis la pandémie?
Mackenzie : La pandémie nous a ravagés en mars, avril et mai. Nous employons habituellement 60 à 80 personnes, à temps plein et à temps partiel, pendant l’hiver. Après l’entrée en vigueur des fermetures, j’ai réduit notre taille opérationnelle à huit employés.
En été, notre croissance habituelle fait passer notre effectif à 285 employés environ. Nous embauchons pour cela de nombreuses personnes de la région, mais aussi des personnes de l’extérieur de la province. Nous avions proposé cette année à des gens de se joindre à nous ce printemps et cet été et, quand la COVID-19 a frappé, nous avons dû dire à environ une centaine de ces personnes que nous ne pourrions pas les faire venir. Déterminer comment faire face à la haute saison avec 100 personnes de moins que prévu a été une tâche titanesque.
Nous avons analysé les coûts pour savoir si cela valait même la peine d’ouvrir pour l’été 2020. Nous nous sommes demandé si la récupération des coûts serait même possible. Notre groupe de propriétaires est heureusement extrêmement passionné à l’égard de cet établissement. Au bout du compte, la décision a été prise de revoir les opérations à la baisse, d’ouvrir nos portes, d’offrir une expérience inoubliable comme toujours, tout en satisfaisant à toutes les exigences fédérales et provinciales en matière de santé publique. L’expérience est inhabituelle cette année à cause de certaines restrictions, mais ce n’est pas grave. Nous savons pourquoi et nous nous sommes parfaitement adaptés.
Le marketing cible évidemment plus les gens du Nouveau-Brunswick et nos amis de la bulle atlantique. Nous voulons que les voyageurs sachent qu’ils sont en sécurité non seulement dans notre établissement, mais aussi à Saint Andrews. Cette communauté a pris la pandémie au sérieux depuis le premier jour. À un certain moment, ils n’ont pas hésité à dire qu’ils n’étaient pas tout à fait prêts à accueillir les visiteurs. Nous sommes prêts, maintenant.
Quelles seront, selon vous, les conséquences à long terme pour l’entreprise?
J’essaie de demeurer optimiste. Il y a cependant un effet de domino quand on pense aux répercussions que les compagnies aériennes ont subies et qui les ont contraintes à fermer plusieurs liaisons aériennes. Cela peut nuire aux petites communautés comme la nôtre, non seulement aux grandes villes. Il est hors de doute que certains hôtels n’y survivront pas. Pour nous, innover et mettre l’accent sur notre histoire et sur ce qui rend notre établissement unique et de calibre mondial vont demeurer la clé de notre stratégie.
Nous sommes une petite province et, par conséquent, une communauté soudée. Les prochains mois et les prochaines années seront pour nous l’occasion de tirer au clair notre identité provinciale. C’est le moment idéal pour examiner ce que le Nouveau-Brunswick peut offrir collectivement, pour nous rapprocher les uns des autres et pour compléter les services de chacun afin d’attirer irrésistiblement les gens dans notre région. Par exemple, pour notre gamme d’aliments et de boissons, nous faisons déjà du bon travail pour trouver des fournisseurs locaux. En revanche, certains de nos autres produits viennent de multinationales. Je pense que c’est cela qui pourrait vraiment changer : l’augmentation du nombre de partenariats locaux. En nouant un plus grand nombre de partenariats avec de petites entreprises locales, nous pourrons également les aider à survivre et à prospérer, tout en faisant bénéficier encore plus notre propriété et ses hôtes de l’authenticité et de l’hospitalité des Maritimes.
Y a-t-il eu une lueur d’espoir pour vous pendant ou depuis la pandémie?
J’ai d’autres responsabilités en Nouvelle-Écosse et j’ai trois enfants qui passent 50 pour cent de leur temps là-bas. Quand la COVID-19 a frappé, je n’ai pas pu les voir pendant plus de deux mois. Cela a été difficile pour moi.
La lueur d’espoir pour moi, et je suis certain que je ne suis pas le seul dans ce cas, c’est de savoir tout ce que nous avons sacrifié sur le plan personnel et professionnel pendant cette période. Nous avons tous fait face à des défis et nous travaillons tous sans relâche pour assurer notre sécurité et notre stabilité financière collectives. Nous avons reçu un excellent soutien de la part de la communauté locale, d’Opportunités NB, du ministère du Tourisme et de tant d’autres. Nous avons uni nos efforts, sans aucun doute.
C’est anecdotique, mais je trouve que nos hôtes, cette année, semblent moins rêveurs et beaucoup plus attentifs envers leurs amis et leur famille. Ils ont passé des mois glués devant leur écran. Je pense que de nombreuses personnes voient différemment le temps passé en compagnie de leurs proches. Il faut espérer que ce sentiment ne sera perdu pour aucun de nous.
J’ai 27 ans d’ancienneté dans ce secteur d’activité, et ce, pour une raison : j’adore ce travail. Si nous pouvons aider nos hôtes à oublier ces stress de l’année 2020, même brièvement, nous le ferons.
Enfin, quels sont les trois mots qui vous viennent à l’esprit en songeant à cette période?
Ténacité, optimisme, compassion.
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Renseignez-vous sur l’un des centres de villégiature côtiers les plus spectaculaires du Canada, l’Algonquin Resort St. Andrews-by-the-Sea, l’un des hôtels de la Marriott Autograph Collection, à AlgonquinResort.com.
Lisez ici l’engagement en matière de propreté de Marriott à la suite de la COVID-19.
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