Nous saisissons toutes les occasions de mettre en relief les entreprises uniques du Nouveau-Brunswick qui visent le succès par les solutions novatrices. C’est également un plaisir de mettre en lumière les petites entreprises de la province qui œuvrent parfois dans l’ombre. L’entreprise Contendo Training Solutions, située à Belledune au Nouveau-Brunswick, correspond à ces deux descriptions.

Contendo offre des programmes de formation sur mesure, axés sur la sécurité et les compétences, destinés à la clientèle du secteur pétrolier et gazier, et d’autres secteurs traditionnels. Les principaux programmes de l’entreprise sont propres à chaque site et adaptés aux installations de chaque client et à ses spécifications. L’offre de Contendo aide à améliorer tant l’efficience que la sécurité des installations gazières et pétrolières dans l’ensemble du continent.

Opportunités NB (ONB) a voulu en savoir plus, nous nous sommes donc entretenus avec Sandenn Killoran, directeur du développement des affaires.

ONB : Tout d’abord, parlez-nous de la création de Contendo et donnez-nous des précisions sur ce que vous offrez.

Killoran : Contendo a été fondée en 2007 par son entreprise mère Sancon Commissioning. Sancon consiste en un groupe de professionnels du secteur gazier et pétrolier du Canada atlantique qui a décidé de créer une entreprise axée exclusivement sur la mise en service et le démarrage.

Une fois qu’ils avaient mis en œuvre un de leurs projets, on leur a demandé de rester pour enseigner à des exploitants en devenir comment gérer l’installation qu’ils venaient tout juste de mettre en service. Comme ils avaient un autre projet en branle, cela leur adonnait moins bien. Ils se sont donc associés à une agence Web de Bathurst pour créer Contendo Training Solutions.

Contendo offre maintenant des solutions en ligne de formation axée sur les compétences, ce qui nous permet de transmettre notre savoir en matière d’exploitation d’installations pétrolières et gazières aux nouveaux exploitants qui entrent en scène. La durée de vie d’un bon nombre de ces installations est de 20 à 25 ans et, dans l’industrie pétrolière, le taux de roulement est élevé. Cela revenait à dire que former de futurs exploitants pouvait représenter un engagement d’une vingtaine d’années, ce qui relevait de l’impossible. C’est dans ce contexte que Contendo a vu le jour.

Nous avons réalisé notre premier projet pour la phase 1 du Surmont de ConocoPhillips en l’espace d’environ neuf mois, ce qui est très bien étant donné l’équipe réduite que nous avions à ce moment-là. Nous avons ensuite travaillé avec d’autres clients du secteur gazier et pétrolier, et nous avons élaboré des trousses de formation axée sur les compétences pour leurs installations. Nous sommes également partis au large et en avons créé une pour Exxon Mobil en lien avec le gisement pétrolier Hibernia.

ONB : Quelle est la taille de l’équipe de Contendo à ce jour?

Killoran : À l’heure actuelle, nous comptons 18 employés. Ce sont des concepteurs graphiques, des programmeurs, des rédacteurs techniques, du personnel de soutien et de gestion. Douze d’entre eux travaillent ici à Belledune et les six autres sont dispersés un peu partout dans la province. Ils ont tous fait leurs premières armes ici, mais certains sont déménagés à l’extérieur pour travailler à distance.

ONB : Et l’entreprise entend-elle poursuivre sa croissance?

Killoran : Absolument. Cependant, il peut parfois être difficile de dénicher les professionnels créatifs de l’industrie dont nous avons besoin. Si vous êtes concepteur graphique ou programmeur logiciel et habitez dans la région, Belledune ne sera pas le premier lieu qui vous viendra à l’esprit pour aller travailler. Nous sommes donc toujours à la recherche d’employés et nous espérons embaucher quatre ou cinq personnes de plus au cours des prochains mois.

Nous avons récemment procédé à une légère diversification de nos activités en nous lançant dans la formation en matière de sécurité. Dès le mois d’octobre, nous aurons un nouveau site qui nous permettra d’offrir une formation SIMDUT en ligne, ainsi que le cours sur les fondements de la production de sables bitumineux, en ligne également. Nous offrirons également un cours sur l’évaluation des risques, de même qu’une formation sur le travail dans des espaces clos. Les gestionnaires en formation pourront se connecter, acheter des permis et les attribuer à leurs employés afin qu’ils puissent suivre ces cours et acquérir les attestations dont ils ont besoin pour assumer leurs fonctions.

ONB : De toute évidence, vous cherchez des employés hautement qualifiés. Contendo entretient-il des liens quelconques avec des établissements d’enseignement pour l’aider avec le recrutement de nouveaux talents?

Killoran : Oui, la majorité de nos employés sont des diplômés soit du New Brunswick Community College (NBCC) ou du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB); ce dont nous sommes très fiers. Nous avons également un étudiant à la maîtrise de la faculté d’informatique de l’Université du Nouveau-Brunswick qui nous aide à développer notre nouvelle solution logicielle de gestion que nous nous attendons à lancer soit plus tard au cours de cette année ou au début de 2016. Donc, oui, nous avons tissé des liens déjà très solides.

À l’heure actuelle, nous collaborons avec le CCNB afin d’agir à titre d’intermédiaire pour une entreprise française appelée SPIE qui cherche à prodiguer de la formation axée sur les compétences aux mécaniciens de centrale au Cameroun. Donc, entre la solide réputation du CCNB et le fait que le Programme du Sceau rouge pèse lourd dans la balance en ce qui concerne l’industrie canadienne, nous espérons vraiment tisser des liens qui soient mutuellement bénéfiques pour tous les gens concernés.

Nous aimerions également pousser davantage l’apprentissage en ligne et l’élaboration de programmes d’études. Nous avons exploré la formation en ligne en matière de littératie et de langues, qui est tout à fait dans nos cordes. La formation pédagogique avec accès de masse est quelque chose que nous aimerions approfondir également.

ONB : Pouvez-vous nous parler un peu du rôle qu’a joué ONB auprès de Contendo jusqu’à maintenant?

Killoran : Lorsque nous avons élaboré notre premier cours sur les fondements de la production de sables bitumineux il y a quelques années de cela, nous avons reçu une importante aide financière de la part d’Opportunités NB, de même que de la part de l’APECA. Nous avons joui d’un soutien considérable de la part de ces deux organisations.

ONB : Votre organisation a-t-elle participé à une quelconque mission commerciale ou à un salon professionnel?

Killoran : Oui, cette année nous avons assisté à la Offshore Technology Conference à Houston avec l’équipe régionale du commerce et des exportations d’ONB. Nous avons également participé à une mission commerciale au Brésil dans le passé.

Une fois que notre nouveau site sera en ligne et que ces nouveaux cours seront prêts, nous serons en mesure de faire davantage de ventes directes. Nous pourrons alors concentrer à nouveau nos efforts sur l’extérieur et accroître la notoriété de notre marque grâce aux voyages et aux salons professionnels. 

ONB : Passons du coq à l’âne et parlons de vous un peu. Êtes-vous originaire du Nouveau-Brunswick?

Killoran : Je suis né à Grande Prairie, en Alberta, mais mes parents sont originaires de Belledune, c’est pourquoi je suis ici maintenant.

ONB : Vous avez déjà travaillé à l’extérieur de la province si je ne m’abuse?

Killoran : En effet, j’ai travaillé à Calgary dans le passé et j’ai passé un an et demi à travailler dans une agence de développement web à Edmonton. Ensuite, cette occasion de revenir au bercail pour assumer un rôle de leadership s’est présentée, et je l’ai saisie. Nous venons tout juste d’emménager dans une nouvelle maison; l’hébergement est beaucoup plus abordable ici dans le nord du Nouveau-Brunswick que ce l’était au centre-ville d’Edmonton, ce qui est un plus également. C’est bon d’être chez soi.

ONB : Quels sont, à votre avis, certains des avantages à exploiter une entreprise au Nouveau-Brunswick?

Killoran : Je pense qu’il faut vraiment s’attarder au fait qu’il est relativement peu coûteux de faire des affaires ici. Nous exploitons deux bureaux ici à Belledune, dont un dans un vieux bâtiment que nous avons rénové, et l’autre dans une maison de ferme que nous avons également remise à neuf. Pour obtenir cette même superficie en pieds carrés au centre-ville d’Edmonton, on parle d’un loyer mensuel d’environ 3 000 $ si ce n’est pas plus, dépendamment du bâtiment et du quartier.

Nous pensons donc avoir l’espace et la liberté pour connaître une belle croissance ici au Nouveau-Brunswick, non pas juste en région rurale, mais aussi dans les plus grandes villes comme Fredericton, Moncton et Saint John. 

Le talent EST ici. Je crois qu’il faut vraiment scruter les petits marchés et se montrer actif avec les établissements d’enseignement de la région pour recruter, mais une chose est sûre, le talent se trouve ici. Si on donne le choix à quelqu’un de bien gagner sa vie et de rester ici, il décidera de demeurer ici; les gens aiment la région.

ONB : Nous avons parlé à beaucoup de gens qui croient que la conciliation du travail et de la vie personnelle au Nouveau-Brunswick est exceptionnelle.

Killoran : Vos déplacements entre votre domicile et votre travail sont assez courts, en bonne partie. Je vivais à 10 kilomètres de mon bureau à Edmonton et cela me prenait 45 minutes pour me rendre au travail. Certains de nos employés vivent à Bathurst et se rendent travailler à Belledune et, même à ça, il leur faut moins de temps qu’il m’en fallait pour me rendre au travail, et je demeurais raisonnablement près de mon bureau. Le stress lié au déplacement est minime ici. Dans l’ensemble, je pense que le Nouveau-Brunswick est un bon endroit pour faire des affaires.

ONB : Donc, où sont vos clients en ce moment?

Killoran : La majeure partie de notre travail se fait au Canada jusqu’à maintenant. Nous nous apprêtons à travailler avec JACOS, une entreprise d’exploitation des sables bitumineux canado-japonaise. Nous faisons de la rédaction technique pour eux afin qu’ils puissent mettre au point leurs documents d’exploitation standard, c’est une de nos principales forces. En plus de nos compétences en matière de production numérique, nous avons une foule d’experts en la matière à notre disposition habilités à rédiger ces documents que nous transposons ensuite en formation en ligne. Nous sommes constamment en quête de possibilités de travail à l’étranger, mais, en attendant, notre travail ici au Canada nous tient occupés. Nous poursuivons notre collaboration directe avec les filiales canadiennes d’Exxon Mobil, de ConocoPhillips et de Devon Energy.

ONB : Quel est votre meilleur conseil à l’intention des autres entreprises néo-brunswickoises ou de celles qui envisagent une expansion de leurs activités dans la province?

Killoran : La chose la plus importante à regarder, du moins en tant qu’entreprise de développement Web ou de TI, c’est votre capacité, vu qu’il en coûte moins qu’ailleurs pour se partir en affaire, de prendre le temps qu’il faut pour croître. Peut-être que, dans des plus grandes villes, il vous faudrait seulement six mois pour vous faire connaître ou vous implanter, mais, ici, il vous faudra probablement un an ou deux. Il faut rester sur un pied d’alerte par contre, c’est quelque chose que nous avons appris au cours des dernières années. Ne vous enlisez pas dans la routine. Si votre entreprise est capable de rester alerte, et allégée, vous pourrez trouver le succès ici. Vu les coûts plus faibles dont nous bénéficions dans la région, nous avons plus de temps pour laisser notre entreprise prendre de l’ampleur, s’appuyer sur des fondations solides et devenir prospère.

Il est dans notre plus grand intérêt de garder nos bureaux au Nouveau-Brunswick et de les faire croître. Cela ne se fera probablement pas sans heurt, mais, en bout de course, lorsque nous nous trouvons entre deux projets d’envergure, nous bénéficions toujours de ces coûts réduits, ce qui nous permet de créer de nouvelles offres, comme la nouvelle formation en ligne SIMDUT. Voilà un projet que nous avons pu mener à bien parce que nous exploitons notre entreprise au Nouveau-Brunswick.