Mario Caissie, vice-président du conseil d’administration d’ONB, vient d’une famille d’entrepreneurs du Nouveau-Brunswick. Il est le président actuel de MACC Commercial Properties, une entreprise familiale du secteur de l’immobilier commercial, fondée en 1996, qui compte des biens au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Ontario.
ONB a rencontré M. Caissie pour lui demander son avis sur l’état et l’avenir de la province.
ONB : Tout d’abord, parlez-nous de votre parcours et dites-nous comment vous en êtes venu à faire partie du conseil d’administration d’ONB.
Caissie : En 2002, j’ai commencé à travailler chez Imperial Manufacturing Group , au sein de leur équipe financière. Je suis devenu président de la compagnie en 2012 et je dirigeais ses activités au Canada et aux États-Unis. J’ai quitté Imperial en 2016 pour rejoindre MACC où je travaille toujours au développement immobilier. En 2017, j’ai reçu un appel de Roxanne Fairweather, alors présidente du conseil d’administration, qui m’a demandé si j’aimerais faire partie du conseil – bien sûr, cela m’intéressait beaucoup. Je l’ai rencontrée à Saint John. Nous avons eu une belle conversation; nous avons discuté des points forts d’ONB, des éléments pouvant possiblement être améliorés, et de la question de savoir si mes compétences pourraient s’avérer utiles. Nous en avons déduit que je pourrais convenir.
Originaire d’une famille d’entrepreneurs ancrés ici, à quel point êtes-vous optimiste quant à l’avenir de la province, en particulier en ce qui concerne la croissance de nos entreprises sur la scène mondiale?
Je suis très optimiste, et je crois que nous devrions tous l’être. Cette province regorge de points forts. Nos meilleurs atouts sont bel et bien tout ce qu’ONB met en évidence, entre autres, l’esprit d’innovation, les personnes talentueuses, la souplesse et les infrastructures de calibre international. Il existe chez nous, comme partout, des points sensibles, mais je crois que nous sommes bien placés pour observer une croissance, peut-être même une croissance du PNB plus élevée qu’ailleurs au pays.
Notre plus grand défi reste la croissance démographique. Nous pouvons y remédier en adoptant une approche dynamique en matière d’immigration, et c’est ce que nous faisons. Nous sommes conscients de la valeur que les immigrants apportent à nos entreprises et à nos communautés; de fait, des compagnies comme Tech Mahindra attirent de grands talents par ici.
Selon vous, l’intervention réussie du Nouveau-Brunswick face à la COVID-19, comment se traduit-elle en matière de développement économique? Comment en tirer parti, le cas échéant?
En fait, nous devons beaucoup aux médias. On nous cite en exemple, à juste titre, en raison de la manière dont la province a réagi à la COVID.
À la suite de la COVID-19, j’ai l’impression que les gens sont plus nombreux à comprendre que le Canada atlantique, plus particulièrement le Nouveau-Brunswick, est un bel endroit où vivre. Nous faisons vraiment bouger les choses ici. Nous savons aussi que l’accès au logement abordable est un impératif si nous voulons accueillir de nouveaux arrivants. Il s’agit d’un sujet brûlant. Je pense que nous pourrons y faire face et ce faisant, attirer davantage de talents dans la province.
Je pense que les locaux à bureaux traditionnels auront de moins en moins la cote. Même à l’heure actuelle, les gens ne savent toujours pas, sur le continent, comment rendre les bureaux pleinement opérationnels en raison de la capacité limitée des ascenseurs, de la distanciation, etc. Les télétravailleurs sont plus nombreux, et en tant que province où le coût de la vie est moins élevé et où la qualité de vie est meilleure, nous pouvons tirer avantage de cette tendance.
Ce sera dur, cela ne fait aucun doute. Nous ne pouvons plus monter à bord d’un avion et voyager aussi facilement qu’avant l’arrivée du virus. Nous devons donc nous montrer plus percutants sur nos plateformes en ligne, dans nos courriels, etc. Nous pouvons continuer à convaincre des entreprises de classe mondiale à s’installer dans la province, et nous le ferons. Nos avantages n’ont pas changé dans la nouvelle normalité, ils ont simplement gagné en clarté.
Existe-t-il des domaines spécifiques où le Nouveau-Brunswick est, selon vous, bien placé pour attirer de nouveaux investissements étrangers?
L’aquaculture est un secteur à surveiller. Des entreprises locales phénoménales, comme Cooke, font de grandes choses, mais cela ne doit pas se limiter aux compagnies locales. Nous pouvons, et devrions, approcher d’autres entreprises étrangères pour les convaincre de venir travailler dans ce secteur. Notre localisation fait de nous un carrefour au Canada atlantique, ce qui facilite la distribution. Nous sommes parfaitement situés pour réceptionner des conteneurs dans le port de Saint John. Nous avons d’excellents aéroports; Moncton, par exemple, peut accueillir des avions-cargos. La demande de poissons et de fruits de mer frais sur certains marchés, comme la Chine, a augmenté; on a donc investi dans l’expansion des infrastructures de fret. L’endroit est idéal pour en faire partir des produits.
La fabrication de pointe est un secteur traditionnel qui nécessite aussi une attention particulière. Nous avons ici de grands manufacturiers et de fantastiques diplômés en génie pour alimenter leur vivier de talents.
Par ailleurs, je pense que nos points forts demeurent les secteurs tels que les technologies de l’information et des communications (TIC), la cybersécurité, le bois d’œuvre et l’agriculture. Ce qui est intéressant à présent en agriculture, c’est l’intérêt grandissant pour les produits locaux. Les gens veulent plus que jamais soutenir les producteurs locaux. En matière d’alimentation, notre province dépend des importations – il y a une occasion à saisir.
Pouvez-vous nous parler des opportunités et des avantages pour les entreprises du Nouveau-Brunswick qui cherchent à investir dans les nouvelles technologies et la productivité?
Étant donné que les talents se raréfient, vous n’avez pas d’autre choix que d’investir dans l’amélioration de la productivité. Je pense que notre province est encore un peu à la traîne en matière de pratiques sans gaspillage, il y a donc là une occasion à saisir. Je ne parle pas des grands manufacturiers ici. Les manufacturiers plus modestes, qui n’ont jamais eu connaissance des pratiques de fabrication sans gaspillage, voilà un domaine auquel nous devrions nous intéresser. Certaines petites entreprises éprouvent plus de difficultés à investir dans ces améliorations de la productivité, c’est là qu’ONB peut apporter son aide. Il peut s’agir de robotique, d’actionneurs ou de tout autre équipement ou toute autre technologie susceptible d’engendrer des économies de coûts de la main-d’œuvre, un accroissement de l’efficacité, une amélioration de la sécurité, etc. ONB a mis l’accent sur la productivité, je crois que c’est à la chose à faire.
Qu’est-ce qui vous trouvez le plus palpitant concernant l’avenir du Nouveau-Brunswick?
La santé de nos grands centres me rend très optimiste. Le marché du travail est restreint, mais cela signifie que les gens investissent dans le logement et le développement immobilier, il y a donc beaucoup de côtés positifs. La COVID-19 nous a frappés comme le reste du monde, mais avant la pandémie, nous avions de nombreuses raisons de nous réjouir. Nous avons été les plus rapides dans le pays à nous remettre. Il n’y a donc aucune raison pour que nous ne puissions pas attirer d’autres grosses compagnies ici, qui à leur tour attireront des personnes formidables.
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Nous avons déjà partagé l’expérience de plusieurs entreprises du Nouveau-Brunswick qui réussissent dans la « nouvelle normalité » postérieure à la pandémie. Au cours des prochaines semaines, ONB continuera à raconter les histoires des entreprises déjà à l’œuvre pour bâtir le nouveau Nouveau-Brunswick que nous voulons.
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