Le Nouveau-Brunswick est le foyer de personnes et d’entreprises vraiment novatrices. Cette semaine, nous aimerions souligner un tel organisme. Resson offre des solutions de précision personnalisées aux clients du secteur agricole. À l’aide des récents progrès dans le traitement de données à grande échelle axé sur l’infonuagique, dans la robotique en essaim et dans l’analyse de données avancée, le Resson Agricultural Management and Analytics System (RAMASMC) offre à l’exploitant agricole des aperçus analytiques et un contrôle dynamique du secteur agricole.

La solution guidée par les données de l’entreprise analyse les paramètres de la récolte afin d’évaluer l’état et la santé de la récolte, et elle offre aux exploitants l’information nécessaire pour optimiser les activités agricoles, améliorer leur efficacité, renforcer leur rendement et maximiser les profits.

Resson est le fruit du travail des cofondateurs Peter Goggin et Rishin Behl. Officiellement lancée en 2013, l’entreprise a rapidement établi des relations avec de grands producteurs d’aliments, notamment McCain Foods Limited du Nouveau-Brunswick. Au printemps dernier, l’entreprise a été reconnue par les prix KIRA (la célébration par le Nouveau-Brunswick de son industrie de la connaissance) en tant que l’entreprise en démarrage la plus prometteuse de la province.

ONB a récemment eu l’occasion de discuter avec Peter Goggin, PDG et cofondateur, des premières expériences de l’entreprise.

ONB: Quelle impulsion a abouti à la création de la solution Resson?

Goggin: Rishin est la personne derrière les idées, le visionnaire en technologies de l’entreprise, tandis que je suis plus responsable de la gestion des affaires et du développement des affaires. Ensemble, nous formons une excellente équipe. Je crois que nous avons cerné un énorme besoin dans le secteur agricole de tirer parti des nouvelles technologies issues de l’ère numérique, des communications et du militaire, et de mettre tout cela sur une plateforme qui pourrait aider à stimuler la production pour l’agriculture.

Donc, Resson est une entreprise de bio-informatique et d’analytique. Nous intégrons et analysons les nombreuses données différentes que nous recueillons sur l’agriculture et, essentiellement, nous offrons un modèle guidé par les données pour l’agriculture. Traditionnellement en agriculture, si les clients (producteurs) soupçonnent la présence d’une maladie ou d’un parasite sur leur ferme, ils réagissent assez fort. Ils vont pulvériser, pulvériser encore et pulvériser de nouveau au besoin, afin d’atténuer toute perte. Nous tirons parti de l’imagerie et d’autres données de capteurs pour enrichir le processus de prise de décision, offrant ainsi une approche beaucoup plus ciblée pour le traitement et la production de la récolte.

En fin de compte, le moment semblait propice pour trouver une solution plus guidée par les données pour l’industrie.

Oui, de nombreux facteurs ont fait en sorte que ce type de plateforme soit possible maintenant, y compris les UAV (véhicules aériens sans pilote) pour recueillir l’imagerie, ainsi que les capteurs sur le sol qui sont beaucoup plus abordables qu’ils ne l’étaient il y a cinq ou dix ans. Nous pouvons maintenant prendre cette information et la mettre sur une plateforme en ligne. La capacité de traitement des données et de transfert de données des réseaux et les coûts concurrentiels, toutes ces choses sont en train de devenir de plus en plus abordables. Même il y a cinq ans, il aurait été très coûteux d’analyser toute cette information; mais maintenant, c’est le bon moment. La technologie est née et s’est développée au point où nous pouvons vraiment obtenir de l’excellente information sur les fermes à partir de ce type d’imagerie et des capteurs.

Comment vous êtes-vous rencontrés, vous et votre cofondateur, Rishin Behl?

Nous nous sommes rencontrés dans une classe commune qui couvrait le programme Activator (géré par l’International Business and Entrepreneurship Centre de l’UNB) et le programme TME (géré par le Centre J. Herbert Smith). Je faisais une maîtrise en affaires tandis qu’il faisait une maîtrise en génie. C’était donc une collaboration naturelle. Rishin travaillait sur la technologie depuis un bon moment, mais après avoir obtenu nos diplômes, nous nous sommes associés et avons officialisé notre entreprise.

En fait, nous avons examiné antérieurement le programme TME ainsi que son nouveau programme de maîtrise. C’est formidable de discuter avec un des diplômés du programme!

À l’époque, je faisais partie du programme Activator; c’est un programme MBA piloté par l’IBEC de l’Université du Nouveau-Brunswick, et le programme TME apporte le côté ingénierie. C’était parfait pour Rishin et moi. Dans ce cours, nous travaillions sur des projets différents, mais nous nous sommes habitués au style de travail de l’un et l’autre; la suite, vous la connaissez.

Rishin et vous représentez exactement la raison d’être de ces programmes. Leur objectif est essentiellement de rassembler le savoir-faire technique et l’aspect commercial de l’équation entrepreneuriale.

Absolument. Et même si notre plateforme n’est pas une technologie de l’UNB en soit, nous avons grandement profité de ce réseau.

Comment était le réseau de mentorat lorsque vous avez commencé? Était-ce facile ou difficile d’avoir accès à des mentors ou conseillers expérimentés?

Nous avons profité de la participation à une série de programmes d’accélérateurs. Le premier vrai coup de pouce nous a été donné par le Centre Pond-Deshpande à l’UNB. Une subvention pour démarrage de technologie a été décernée à notre entreprise; cela nous a aidés pour la validation de principe et pour quelques parcours effectués dans le but de révéler nos idées à des partenaires et clients potentiels. Nous avons ensuite été en mesure d’utiliser ces fonds pour générer, par un effet de levier, du financement et des investissements supplémentaires.

Nous avons également participé à deux programmes d’accélérateurs locaux: Planet Hatch et Launch36. Les principaux avantages que nous avons retirés de ces deux programmes ont été le réseautage et l’accès à des mentors expérimentés. L’un de nos mentors en particulier nous a vraiment ouvert beaucoup de portes, et elle a directement participé à l’obtention de notre premier client important. Ces possibilités nous ont vraiment aidés à peaufiner nos documents commerciaux, comme nos énoncés de marque et de positionnement.

En parlant de clients importants, Resson a récemment vu son profil prendre de l’ampleur grâce à son travail avec McCain Foods Limited. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?

Oui, nous sommes très heureux de travailler avec McCain Foods. C’est un excellent partenaire et un chef de file canadien et mondial en matière d’exploitation agricole et d’agriculture. C’est un excellent départ pour nous, et j’ai le sentiment que cette collaboration valide notre technologie et l’incidence qu’elle peut avoir sur l’agriculture à grande échelle.

Nous avons été en mesure de bénéficier tôt d’une grande aide, comme le financement du gouvernement fédéral, ainsi que le financement d’un programme d’accélérateurs local. Nous avons pu générer, par un effet de levier, des investissements de CR (capital de risque). Resson a recueilli juste un peu plus de trois millions de dollars en octobre dernier. Ce montant est provenu d’investissements de CR de la province, de la Nouvelle-Écosse et également de deux importants investissements de CR de l’extérieur de la région atlantique du Canada. Cette expérience a donc été fructueuse pour nous à bien des égards.

Pour une petite province, il ne fait aucun doute qu’un mouvement entrepreneurial s’installe au Nouveau-Brunswick. Les Néo-Brunswickois sont de plus en plus ouverts à la création de leurs propres possibilités et réussites.

Sans aucun doute, et il existe bien des exemples de grands succès, dont bon nombre découlent des mêmes accélérateurs que ceux mentionnés plus tôt.

Parlons des défis auxquels Resson a fait face jusqu’à présent. Quels étaient les défis les plus notables auxquels vous avez dû faire face lors de l’établissement de l’entreprise? Comment les avez-vous surmontés?

Nous avons une belle histoire à raconter. Nous utilisons des technologies de pointe, mais nous les appliquons toutes à un secteur plutôt traditionnel de l’agriculture. Pour les agriculteurs, il existe un besoin si important d’accéder à des outils qui les aideront à faire pousser plus efficacement leurs cultures, compte tenu de la croissance démographique et de l’incertitude grandissante entourant les changements climatiques.

Une pression accrue est exercée sur eux pour produire ces récoltes. On a besoin d’entreprises comme Resson qui peuvent apporter l’ingénierie, les sciences informatiques et la robotique au domaine de l’agriculture. Donc, le défi est de raconter ce que nous pensons être une histoire puissante. Quelle est la meilleure façon de communiquer cette histoire aux gens? Les partenariats stratégiques avec des producteurs agricoles importants comme McCain sont une façon de faire connaître l’histoire. Étant donné que leur voix porte plus que la nôtre dans ce secteur, ils peuvent nous aider à raconter notre histoire. Nous sommes une entreprise modeste et nous faisons du bon travail, mais nous avons besoin de transmettre ce message. Et c’est un défi constant.

Le fait d’être humble n’est pas une mauvaise chose, mais nous ne sommes pas toujours aussi intrépides que nous pourrions l’être. Donc, avez-vous un mot de sagesse à offrir à d’autres entrepreneurs en herbe cherchant à s’établir dans cette région?

Bien sûr; demandez toujours conseil. Ici, il y a des gens qui réalisent des projets que vous tentez également de réaliser, qu’il s’agisse de produire un montant X de recettes, ou d’embaucher le meilleur personnel possible. Il EXISTE des exemples de réussite dans cette province et ces gens ont eux-mêmes retenu beaucoup de leçons. Le grand avantage du Nouveau-Brunswick, c’est que vous êtes probablement lié à un grand nombre de ces gens. Il y a peut-être un degré ou deux de séparation, mais en faisant les démarches et en assistant aux évènements, ces possibilités de réseautage sont à votre disposition. Vous n’avez qu’à vous faire voir, frapper aux portes et demander des réunions. Beaucoup de gens sont prêts à vous aider, en particulier vos camarades néo-brunswickois et canadiens de l’Atlantique. Ils désirent favoriser la réussite ici et contribuer à ouvrir des débouchés dans la province.

Un grand nombre de personnes – des dirigeants, des présidents d’établissements universitaires, des chefs d’organismes gouvernementaux – nous ont donné de leur temps et de leur expertise en cours de route. Cela nous a énormément aidés; je ne suis pas certain que vous pourriez obtenir cette aide dans certaines des grandes métropoles. Il y a tellement plus de demandes et les gens sont beaucoup plus occupés. Au Nouveau-Brunswick, si vous sollicitez les conseils dont vous avez besoin, cela pourrait aboutir à de remarquables possibilités.

Donc, pour résumer, de quelle façon ONB a-t-il été en mesure d’aider Resson en cours de route jusqu’ici?

Nous avons tiré parti d’une foule de possibilités grâce à votre organisme. ONB est un grand partisan de bon nombre de ces programmes d’accélérateurs, et une mine de ressources a été mise à notre disposition grâce à ceux-ci. Encore plus, nous avons établi d’excellents contacts qui ont aidé à faciliter la prestation du programme; nous avons donc eu accès au programme d’expansion des exportations, ainsi qu’à l’ancien programme de croissance du NB pour certains de nos postes non techniques. Il régnait un climat très axé sur la collaboration à ONB. Ils ont été exceptionnels pour nous.

Écrit par Jason Boies