Ruth Wilson est agente pédagogique au ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick (EDPE). Elle et son équipe s’occupent surtout de la conception et du développement pédagogiques afin d’offrir en ligne des possibilités d’apprentissage aux élèves du secondaire ainsi que des cours de perfectionnement professionnel au personnel enseignant. Mme Wilson travaille avec des experts en la matière pour créer et offrir des cours interactifs. La conception et l’élaboration de certains de ces cours ont été reconnues à l’échelle internationale.
L’équipe de Mme Wilson apporte maintenant son expertise au secteur de la cybersécurité du Nouveau-Brunswick, reconnu mondialement. Dans le cadre d’une collaboration avec CyberNB, une initiative d’apprentissage par projets sera offerte aux élèves de la 11e année. L’initiative s’insérera dans le cours optionnel Tech Support and Cybersecurity 110, qui sera offert en ligne.
Nous avons parlé à Ruth Wilson pour en savoir plus.
ONB : Dites-nous d’abord en quoi consiste l’apprentissage par projets.
Mme Wilson : L’apprentissage par projets est une approche pédagogique axée sur l’élève. Les élèves se penchent sur des problèmes réels et trouvent des solutions à l’aide de l’encadrement et des conseils de leurs enseignants. Le modèle d’apprentissage par projets dont nous nous servons a été conçu par Thom Markham quand ce dernier était codirecteur et auteur principal du Buck Institute, en Californie. Pendant plusieurs semaines, Thom et moi avons fait le tour de la province pour expliquer au personnel enseignant l’apprentissage par projets.
L’apprentissage par projets n’a rien des projets scolaires traditionnels; c’est une approche complètement différente. Les projets sont généralement réalisés à la fin d’une unité ou d’un bloc de leçons. Ils sont comme une récompense, une activité amusante qui couronne les leçons sérieuses.
L’apprentissage par projets est différent. Cette approche met l’accent sur un problème ou un enjeu principal qui est présenté aux élèves dès le départ. Les élèves sont responsables d’organiser leur propre apprentissage. Nous lions l’apprentissage aux situations et aux évaluations réelles. Les connaissances et les compétences en la matière ainsi que les compétences générales sont évaluées. Les travaux sont intéressants et sont à la fois pratiques et intellectuels.
ONB : Parlez-nous de la nouvelle initiative d’apprentissage par projets qui vise la cybersécurité.
Mme Wilson : C’était l’idée de Bill Kierstead, de CyberNB. Il savait que j’étais une grande partisane de l’apprentissage par projets et il a communiqué avec moi pour établir une collaboration. L’initiative est intitulée Somebody’s Watching Me et il s’agit effectivement du titre d’une chanson que Rockwell a enregistrée dans les années 1980.
En réalisant le projet du cours Tech Support and Cybersecurity 110, les élèves atteindront les cinq objectifs d’apprentissage suivants :
- Communiquer dans le cadre de projets individuels et collectifs et à la suite d’incidents de sécurité.
- Adopter des stratégies de gestion en équipe lors de travaux collaboratifs.
- Démontrer leurs aptitudes en matière de créativité et de résolution de problèmes quand ils travaillent à un projet.
- Comprendre et expliquer les causes, les répercussions et les résultats des incidents de cybersécurité.
- Acquérir et mettre à profit les compétences nécessaires pour lutter contre les cybermenaces.
Les élèves reçoivent d’abord leur trousse de projet qui contient un calendrier des jalons du projet, des guides d’évaluation et des détails sur ce qui est attendu d’eux, par exemple les dates d’évaluation des progrès. La trousse contient aussi une lettre aux parents ou tuteurs expliquant le projet et les façons dont ceux-ci peuvent y participer.
Ensuite, les élèves sont initiés à la cybersécurité en commençant par la terminologie et les mesures de prévention. C’est comme une chasse au trésor dans le cadre de laquelle les élèves doivent trouver les réponses sur Internet. On leur présente aussi l’appât, c’est-à-dire la question conçue pour susciter l’émotion ou la curiosité.
Les élèves sont ensuite regroupés en équipes selon leurs forces et leurs talents individuels. Un élève peut s’occuper de la rédaction et un autre du graphisme, un élève peut servir d’expert de la technologie, etc. Les équipes reçoivent des mises en situation fondées sur divers types de cybercrime. On peut demander aux équipes de se pencher sur les rançongiciels, les atteintes à la protection des données, l’hameçonnage, le reniflage de mots de passe, etc.
Les élèves devront par la suite accomplir les tâches suivantes dans le cadre du projet :
- Rédiger une déclaration de la victime sur les répercussions en précisant notamment le type d’attaque et ses conséquences actuelles et futures.
- Étudier le crime sous différents angles. Un élève adopte le point de vue de l’auteur du crime, un autre examine le crime d’un point de vue financier, un autre, d’un point de vue juridique, et un autre adopte le point de vue d’un spécialiste des stratégies de cybersécurité. C’est à ce moment que les dirigeants de l’industrie se joignent au projet. De vrais experts de l’industrie sont invités à répondre aux questions, soit en personne, soit par Skype.
- Réaliser une vidéo qui communique un message d’intérêt public qui répond à la question d’orientation suivante : Que pouvez-vous faire pour prévenir le cybercrime, vous protéger et protéger vos proches?
- À la fin, faire une présentation publique de leurs constatations et diffuser leur message d’intérêt public. Les experts de l’industrie, les parents et les membres de la collectivité sont invités à assister à la présentation et à fournir des commentaires aux équipes.
- L’apprentissage par projets se termine par une séance au cours de laquelle les équipes font le point sur ce qu’elles ont appris.
ONB : Le fait que CyberNB et EDPE travaillent ensemble pour soutenir la main d’œuvre de la technologie au Nouveau-Brunswick est un excellent exemple de la collaboration dans la province.
Mme Wilson : Absolument. Tout au long de l’apprentissage par projets, nous renseignons les élèves sur les possibilités de carrière dans le secteur de la cybersécurité et des TI. CyberNB et EDPE déploient beaucoup d’efforts pour créer un vivier de talents qui renforcera le secteur déjà solide des technologies de la province. Même si les élèves décident de ne pas se diriger vers une carrière en cybersécurité et en TI, ils auront une bonne compréhension des éléments fondamentaux de la cybersécurité, ce qui est de bon augure pour notre population active. De plus, puisque les adolescents créeront les messages d’intérêt public, nous espérons que ces messages intéresseront les adolescents, ce qui est important, car ces derniers sont vulnérables aux cybercrimes.
Bill et l’équipe de CyberNB assurent le lien entre notre ministère et l’industrie. Leur rôle est essentiel, car la participation des experts de l’industrie est l’un des éléments fondamentaux de cette approche de l’apprentissage par projets. Les élèves doivent avoir accès à des situations réelles pour que l’apprentissage se rapporte aux véritables besoins de l’industrie.
CyberNB met en œuvre un plan d’action délibéré pour tirer profit du pôle de compétitivité de renommée mondiale du Nouveau-Brunswick et améliorer le perfectionnement de la main-d’œuvre, l’éducation et la recherche en cybersécurité.
Pour en savoir plus, visitez CyberNB.