Opportunités NB (ONB) est un organisme axé sur la culture; son effectif est indispensable à sa réussite. Notre équipe est passionnée, sûre de soi, bien informée et motivée par la réussite des entreprises du Nouveau-Brunswick.
Suzanne Turmel et Steve Kelly sont des exemples éclatants de la contribution de notre équipe. Ce printemps, Suzanne et Steve prennent tous deux leur retraite après avoir été chacun plus de 30 ans au service du gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick.
Suzanne quitte son rôle final de directrice de l’expansion des exportations à ONB. Ses réalisations comptent notamment la direction de plusieurs programmes de mobilisation des premiers ministres de l’Atlantique au Canada, aux États-Unis, au Brésil, en Europe et en Chine. Tout se joue dans les détails, telle est sa devise. Elle a reçu plusieurs éloges de la part de chefs d’entreprise et de chefs de gouvernement pour son travail acharné, son dévouement et son engagement à l’endroit des entreprises du Nouveau-Brunswick.
Steve quitte son rôle de chargé de l’expansion des exportations, mettant fin à une carrière qui s’est étalée sur trois décennies dans le domaine du développement économique, principalement comme agent commercial des TCI durant 25 ans. Qu’il s’agisse de soutenir les secteurs des TIC, de l’exploitation minière et de l’artisanat, et l’industrie de la défense du Nouveau-Brunswick, ou dernièrement, les secteurs des matériaux de construction et des technologies propres, Steve a aidé des centaines d’entreprises du Nouveau-Brunswick à faire croître leur activité.
Avant leur départ, nous nous sommes assis en leur compagnie pour discuter de leur travail, de ce qui permet aux exportateurs du Nouveau-Brunswick de réussir et de plus encore.
ONB : Vous appuyant sur toutes vos années d’expérience, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui envisage d’entreprendre une carrière dans notre domaine?
Steve : Quelqu’un au sein du gouvernement qui travaillait dans ce domaine m’a donné un très bon conseil au début de ma carrière : acquiers tout d’abord de l’expérience au sein de l’industrie!
J’ai travaillé pour des sociétés comme NBTel, Bell Canada et d’autres – y occupant des emplois intéressants dans les TIC qui m’ont tous procuré une expérience inestimable. Ma première incursion dans le secteur manufacturier est survenue auprès d’une entreprise qui fabriquait des carrosseries de camions. Elle voulait en vendre en Nouvelle-Angleterre et la démarche m’a réellement appris comment le secteur public collabore avec les entreprises. Cette expérience m’a tout à fait préparé au travail dans le secteur de l’expansion des exportations, que j’effectue maintenant depuis 33 ans.
Mis à part cela, il faut savoir travailler en équipe parce que ce type de rôle exige énormément de collaboration avec l’industrie, notre propre équipe et une myriade de partenaires du secteur public. Ce genre de travail sera ce que vous en ferez : il faut par conséquent faire appel à sa créativité et à son individualité dans le cadre de ses fonctions.
Suzanne : Trouvez ce qui vous passionne et si ce type de travail vous attire, vous pourrez vivre une carrière extrêmement enrichissante dans ce domaine. Aimer ce qu’on fait et avoir une passion pour le travail font ressortir la créativité et l’individualité qui sont nécessaires, comme Steve le fait remarquer, pour bien assumer un tel rôle.
Il n’existe pas vraiment de manuel sur le travail de facilitation du commerce. Il existe bien sûr nombre de pratiques exemplaires et des modèles éprouvés, mais chaque secteur et chaque entreprise ont leur propre histoire. Soyez prêt à persévérer, car le cheminement est souvent long. La réussite dans ce domaine n’apparaît pas du jour au lendemain. Il faut parfois des années avant de voir un client conclure une grosse affaire à l’étranger.
Qu’est-ce qui a changé le plus dans le monde, selon vous, depuis que vous avez commencé votre carrière dans les exportations?
Suzanne : Tout était jadis axé sur la promotion des exportations. Notre rôle consistait à mettre sur pied des programmes de promotion et des mesures collatérales, et à inciter nos entreprises à commercialiser leurs produits. Les salons professionnels et les missions commerciales se concentraient sur la promotion des sociétés plutôt que sur la vente directe et le marketing. Ces dernières années, mon équipe a évolué pour devenir un groupe d’experts en matière d’expansion des entreprises. Il reste toujours du travail de promotion à faire, mais nous sommes désormais une ressource à long terme auprès de nos sociétés qui exportent. Nous les aidons à se préparer aux négociations parce que le résultat souhaité est de conclure des affaires. En termes simples, le travail est devenu plus complexe et difficile, mais il est aussi plus enrichissant. Nous constituons désormais un partenaire à long terme pour les entreprises du Nouveau-Brunswick et comme elles, nous sommes là pour réussir.
Le changement le plus profond dont j’ai été témoin est survenu durant la dernière année. Rien n’a plus transformé le domaine du commerce que la pandémie. Lorsque tout le monde a commencé à suspendre ses activités à l’arrivée de la COVID-19, nous ne savions pas que 14 mois plus tard, nous parlerions toujours autant de commerce virtuel et ne ferions que cela. En mars dernier, nous avons dû repenser la façon d’appuyer nos entreprises alors que nous ne pouvions désormais plus faire physiquement affaire avec des clients en Allemagne, à New York ou à Boston. Nous avons dû nous concentrer beaucoup plus sur l’excellence de la présence en ligne des entreprises et la participation aux projets pertinents de commerce électronique. Cette évolution vers les affaires au sein d’un univers en ligne ne disparaîtra pas même après la pandémie. Les interactions en face à face réapparaîtront et demeureront importantes, mais je pense qu’il demeurera essentiel de jouir d’une présence en ligne gagnante pour faire des affaires à l’échelle internationale.
Steve : Suzanne a déjà parlé de la COVID, qui a effectivement constitué un événement ayant entraîné une transformation marquée : je m’attarderai par conséquent sur les changements que le Web a apportés au cours des années 1990. Rien n’a plus transformé l’univers du commerce qu’Internet. Oui, il y a la vitesse et l’efficacité de choses comme le courrier électronique, mais il y a aussi la possibilité que les entreprises ont désormais d’effectuer leurs propres études de marché et de trouver elles-mêmes de l’information commerciale. Ces choses ne se trouvent qu’à un clic d’elles. Les accords de libre-échange, le Web et la mondialisation subséquente ont rendu nos exportateurs plus concurrentiels parce qu’ils devaient l’être.
Qu’est-ce qui rend un exportateur du Nouveau-Brunswick fructueux selon ce que vous avez remarqué? Avez-vous relevé des dénominateurs communs?
Steve : Une pénétration solide du marché intérieur est habituellement un indice précurseur d’une expansion fructueuse au sein de nouveaux marchés. Il faut aussi un leadership fort au sommet – c’est-à-dire une direction déterminée à consacrer des ressources réelles à la conquête de nouveaux marchés, et pas simplement en participant à un salon professionnel et en espérant que cela aboutisse à quelque chose. Il faut en plus être prêt à effectuer un investissement à long terme. Ces choses prennent du temps. Tous les exportateurs fructueux vous mentionneront qu’il faut se familiariser avec la culture des marchés ciblés, ainsi qu’avec la logistique, les coutumes, le contexte commercial et tout le reste. Vous devrez probablement effectuer plusieurs voyages avant de conclure des affaires.
Suzanne : Oui, il faut avoir une mentalité tournée vers la croissance et reconnaître qu’il n’existe pas de raccourcis. J’ajouterais que les exportateurs qui ont du succès sont aussi tous des innovateurs et qu’ils sont prêts à prendre des risques pour accéder à l’échelon suivant. Les entreprises que nous avons vu réussir au sein des marchés internationaux ont toutes bien compris le niveau d’engagement nécessaire en fait de temps, de même que les risques de l’entrée au sein de nouveaux marchés, et elles étaient prêtes à gérer ces risques.
Pouvez-vous nous faire part de cas de réussite en matière d’exportation ou de moments de votre carrière que vous avez bien aimés?
Suzanne : Mon travail a été le travail idéal. J’ai participé à fond à de nombreux voyages d’affaires de ministres et de premiers ministres, et cela m’a amenée dans des endroits et à des événements que je n’aurai jamais imaginés. J’ai vécu tellement de superbes moments en compagnie de représentants d’entreprises durant des visites de marchés pour les aider à rencontrer de nouveaux partenaires et de nouveaux clients, polir l’histoire de leurs entreprises et veiller à ce que les calendriers de tous soient remplis et profitables. Lorsque vous vous déplacez fréquemment avec de tels entrepreneurs, vous découvrez tellement de choses à leur sujet en tant que dirigeants et personnes.
Je me rappelle par exemple une mission commerciale en Chine en compagnie d’un certain monsieur. Il avait reçu un message d’un acheteur éventuel, un contact intéressant qui voulait le rencontrer sans attendre. Nous avons sauté dans un taxi à Shanghai, déterminés à le rencontrer et à produire une impression fabuleuse. Nous avons aussitôt commencé à répéter sa présentation sur place, durant la course en taxi. Et j’étais réellement prête à réaliser l’exercice parce que j’ai profondément à coeur ces personnes et leur réussite. Il est réconfortant de les voir raconter leur histoire avec confiance. Il est aussi exaltant d’aider quelqu’un dans un moment comme celui-là et de le soutenir ou de l’enthousiasmer, et de prêter un vote de confiance à un acheteur potentiel sérieux. Ce n’est là qu’une anecdote parmi bien d’autres : ce fut réellement un parcours magnifique.
Steve : J’ai eu des entretiens avec des collègues d’endroits comme l’Ontario et je peux vous affirmer que nous connaissons réellement nos entreprises intimement comparativement à nos collègues des autres provinces ou territoires. Ce que Suzanne décrit est vraiment unique au Nouveau-Brunswick : les autres entreprises ne bénéficient pas du même niveau de soin ailleurs.
J’évoquerai en particulier le fait d’avoir été présent durant l’essor de notre secteur des TIC et d’avoir travaillé avec les sociétés qui ont vu le jour au cours de cette période, nombre desquelles sont toujours là aujourd’hui. J’ai pu collaborer avec notre PDG, Sadie Perron, à la création d’une association des TIC du Nouveau-Brunswick, j’ai aidé à la création du groupe d’apprentissage en ligne de la province et j’ai schématisé les possibilités du secteur naissant des TIC du Nouveau-Brunswick. Nous avons accompagné beaucoup d’entrepreneurs géniaux à certains des salons les plus importants dans le monde, depuis Los Angeles et New York à Hanovre, en Allemagne.
Ce dernier voyage a probablement constitué mon expérience préférée, car c’était ma première visite en Europe. Il s’agissait du salon mondial des TIC et nous avions la chance de faire partie du pavillon canadien. Ce fut une expérience incroyable à tous égards, non seulement en ce qui a trait au salon, mais aussi en raison du traitement préférentiel que l’on nous a accordé, c’était incroyable.
Comment décririez-vous votre carrière en trois mots?
Steve : Travail, vie, équilibre.
Suzanne : Travail, passion, engagement!