CLS Lexi-tech, une entreprise du Nouveau-Brunswick, est une filiale en propriété exclusive de Lionbridge Technologies, le plus grand fournisseur de solutions de localisation du monde. Constituée en société en 1988 sous le nom de Lexi-tech International, l’entreprise est devenue la plus importante entreprise de traduction et de services linguistiques en Amérique du Nord, et elle offre des services dans de nombreux secteurs d’activités à sa clientèle du Canada, des États-Unis et de l’Europe.

Peu après sa mise sur pied, à Moncton, l’entreprise décroche son premier contrat, soit le plus important contrat de traduction et de documentation jamais attribué à une entreprise privée canadienne, lequel porte sur des manuels liés au Projet des frégates canadiennes de patrouille. CLS Lexi-tech s’est élargie et compte à l’heure actuelle des bureaux à Montréal, à Québec, à Toronto et à Ottawa.

Robin Ayoub, le vice-président du développement commercial et des ventes, s’est joint à l’entreprise en 2003. ONB s’est entretenu avec M. Ayoub pour en apprendre davantage sur le succès de l’entreprise au Nouveau-Brunswick et pour connaître son avis sur les possibilités qui s’offrent à la province dans son industrie.

ONB : Parlez-moi d’abord de votre parcours.

Ayoub : En 1990, peu avant la fin de la guerre civile au Liban, j’ai quitté Beyrouth, ma ville natale, pour émigrer au Canada. Je me suis installé à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, une ville que j’aime toujours et où je me sens encore chez moi.

J’étais titulaire d’un diplôme en sciences informatiques d’une université libanaise et j’ai trouvé du travail dans le secteur de la technologie du Nouveau-Brunswick auprès de merveilleuses entreprises comme la Croix Bleue, NBTel (qui s’appelle maintenant Bell Aliant) et, plus tard, Innovatia.C’est presque par accident que je me suis retrouvé chez CLS Lexi-tech. Je revenais d’un voyage d’affaires, et mon voisin de siège en avion était le directeur général de Lexi-tech International. À l’atterrissage à Moncton, j’avais reçu une offre d’emploi. Le travail que l’entreprise faisait en traduction m’intéressait.

ONB : Vous êtes vous-même multilingue, n’est-ce pas?

Ayoub : Oui. J’ai d’abord appris l’arabe à la maison, puis le français à l’école. J’ai habité à Chypre pendant quelques années et j’ai appris le grec, puis j’ai appris l’espagnol ici et là. Je ne parle anglais que depuis 20 ans environ, depuis l’âge de 30 ans.

ONB : Pour l’entreprise, quels sont les avantages d’avoir son siège social au Nouveau-Brunswick?

Ayoub : Les avantages sont nombreux. En premier lieu, les gens sont dévoués, travaillants et talentueux. L’entreprise n’aurait pas progressé ainsi sans une base solide à Moncton. Depuis mon arrivée au Canada, je remarque les caractéristiques de la population de la région. À mesure que ma carrière a progressé, ces caractéristiques sont devenues de plus en plus évidentes. Notre équipe de Moncton continue à s’agrandir : le bureau compte presque 100 employés. Voilà qui en dit long sur le bassin de talents du Nouveau-Brunswick.

En deuxième lieu, l’éducation est un autre avantage. Les personnes qui se joignent à l’entreprise après avoir fait leurs études à l’Université de Moncton sont merveilleuses.Nous entretenons une excellente relation avec l’Université qui nous permet de continuellement recruter de très bons candidats. L’établissement de relations entre le secteur universitaire et l’industrie est une des forces du Nouveau-Brunswick.

Il ne faut pas oublier que le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue du pays. Cela est donc approprié que le plus important bureau de traduction du Canada se trouve à Moncton; ce n’est pas par hasard. Même si nous avons des bureaux dans de grandes villes, le bureau de Moncton est toujours en croissance. D’ailleurs, la plupart des clients du bureau de Moncton se trouvent à l’extérieur de la province. La situation n’est pas sans importance : nous parlons d’un chiffre d’affaires qui s’élève à des millions de dollars par année. Nos bureaux sont au Canada, mais nous servons des clients d’un bout à l’autre des États-Unis ainsi que plusieurs clients en Europe. Pour nous, une population active bilingue est un véritable moteur économique.

ONB : Pouvez-vous nous parler de la relation de votre entreprise avec ONB?

Ayoub : Nous travaillons depuis de nombreuses années avec le groupe de la province, c’est-à-dire ONB et les organismes précédents. Nous avons collaboré avec la province en matière d’efforts de recrutement et nous avons fait équipe pour attirer plus d’étrangers au Nouveau-Brunswick. Nous avons aidé des gens à immigrer de la France, ce qui a contribué à la croissance démographique et qui a permis à des traducteurs compétents de se joindre à notre équipe. À l’heure actuelle, nous travaillons encore une fois avec ONB afin de recruter des talents. L’initiative est en cours, mais nous avons déjà embauché plusieurs nouveaux membres du personnel à Moncton récemment.

ONB nous aide beaucoup en matière d’exportation et de marketing. Par exemple, j’assiste chaque année à la conférence annuelle SEUS-CP à titre de membre de la délégation du Nouveau-Brunswick. Encore une fois, puisque l’entreprise reçoit la plus grande part de son travail de l’extérieur de la province, ONB apporte une aide essentielle en matière d’exportation.

ONB : Quelles sont les prochaines étapes?

Ayoub : J’ai des idées pour faire prendre de l’expansion non seulement à notre entreprise, mais au secteur de la traduction du Nouveau-Brunswick. Par exemple, j’aimerais qu’un centre d’excellence en linguistique soit mis sur pied. J’ai discuté de l’idée à plusieurs reprises au fil des ans, et je crois vraiment que le Nouveau-Brunswick serait l’endroit idéal où installer un centre du genre. Je pense que les possibilités sont infinies. Puisque le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue et que la population active ici est qualifiée et compétente, la province peut devenir chef de fil non seulement à l’échelle du pays, mais aussi à l’échelle du monde. CLS Lexi-tech montre déjà qu’il s’agit d’une possibilité, car l’entreprise a deux bureaux au Québec et deux en Ontario, et le bureau de la région de Moncton et de Dieppe continue à s’agrandir. Les services de traduction peuvent vraiment faire la réputation de la province. Je me réjouis à la perspective d’aller de l’avant à cet égard.

Écrit par Jason Boies