En novembre, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a été nommé « le plus progressiste » du pays dans le cadre de la remise des prix du cannabis du Canada de 2017 de Lift. Opportunités NB (ONB) est ravi de voir la province reconnue comme un chef de file national au sein de cette industrie en plein essor. Notre équipe de direction a défini le secteur du cannabis comme une priorité pour la croissance économique, en harmonisant activement nos efforts pour veiller à ce que les volets économique, éducatif et réglementaire de l’industrie se rejoignent.
Steve Milbury, directeur principal des opportunités prioritaires d’ONB, a accepté de nous rencontrer pour discuter des facteurs qui ont valu ce prix au Nouveau-Brunswick.
ONB : Parlez-nous de l’approche du Nouveau-Brunswick à l’égard du secteur du cannabis et de la raison pour laquelle son gouvernement a été reconnu comme le plus progressiste au Canada.
Milbury : En 2016, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a mis en place son Plan de croissance économique. Le cannabis fait partie des occasions prioritaires définies dans ce plan. Le gouvernement avait indiqué clairement que le Nouveau-Brunswick était résolu à développer notre secteur du cannabis et du chanvre, et qu’ONB dirigerait le développement économique de cette industrie. Cet appui des échelons supérieurs a été fondamental dès le départ.
La formation du Groupe de travail du Nouveau-Brunswick sur la légalisation du cannabis a été un autre facteur clé. ONB est un intervenant majeur au sein de ce groupe; nous veillons à ce que l’on accorde toujours une grande importance aux avantages économiques que le secteur peut offrir à la province. Le Groupe de travail n’a ménagé aucun effort pour s’assurer que nous prenons tous les bonnes décisions en matière de politiques et de sécurité publique. En outre, il reconnaît pleinement qu’il est essentiel d’être un chef de file national dans ce secteur; la province pourra constater – et constatera effectivement – des résultats économiques positifs réels en étant la première à agir dans le domaine selon une stratégie bien élaborée.
En juin 2017, le Groupe de travail a publié son premier rapport officiel sur la légalisation du cannabis, que tout le monde devrait lire. Dans ce rapport, nous avons abordé tous les aspects : âge légal, responsabilité sociale d’entreprise, facultés affaiblies, sécurité publique, etc.
Nous avons également consulté des producteurs autorisés de partout au Canada et de l’étranger, de même que des gouvernements provinciaux et d’États américains. Cette approche a une double utilité; elle nous permet de découvrir les pratiques exemplaires tout en démontrant aux gens de l’extérieur de la province le sérieux de la démarche du Nouveau-Brunswick en ce qui a trait à ce secteur.
En collaboration avec des producteurs et des intervenants de l’industrie, ONB a constaté le déficit de financement avec lequel l’industrie était aux prises parce qu’elle n’a pas accès à des emprunts bancaires traditionnels. Bien que des fonds des marches privés et de capitaux soient disponibles, comme toute entreprise responsable, l’industrie cherchait à avoir accès à du financement par emprunt traditionnel et elle en avait besoin pour équilibrer sa structure financière. Malheureusement, les banques ne sont tout simplement pas encore rendues là. ONB aide les producteurs en leur offrant du financement par emprunt standard et convertible pour soutenir leur croissance et leur expansion. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles notre approche à l’égard de cette industrie est reconnue à juste titre comme étant avant-gardiste.
Quelle est la place de l’éducation postsecondaire dans le cadre de cette démarche?
On a annoncé la création de chaires de recherche à l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) et à l’Université St. Thomas (STU). La chaire de l’UNB met l’accent sur les aspects scientifiques et cliniques du cannabis et est parrainée par la société pharmaceutique Tetra Bio-Pharma. La chaire de la STU porte sur l’impact du cannabis sur le plan social et sur la santé publique et est parrainée par Shoppers Drug Mart. En outre, trois chercheurs de l’Université de Moncton étudient des questions comme la propagation des cultures et le contrôle des pesticides pour le chanvre. Il s’agit vraiment d’un vaste écosystème qui englobe tous les aspects liés au cannabis.
Un élément crucial de notre plan stratégique consiste à nous assurer que la main-d’œuvre provinciale a reçu une formation appropriée pour appuyer l’industrie. Le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB) est intervenu et a créé un cours de formation destiné aux personnes qui souhaitent s’intégrer à l’industrie : le programme de formation de techniciens en culture de cannabis. Ce programme appuie directement le développement de l’effectif du producteur autorisé OrganiGram, basé à Moncton.
OrganiGram fait partie de trois entreprises, avec Canopy Growth et Zenabis, qui fourniront du cannabis à la province après la légalisation de l’usage du cannabis à des fins récréatives en 2018. Le Nouveau-Brunswick devient ainsi la première province à assurer son approvisionnement en cannabis avant la légalisation.
Que signifie la légalisation de l’usage du cannabis à des fins récréatives pour ONB et pour la province?
Le Plan de croissance économique s’appuie sur cinq piliers : population, capital, innovation, souplesse et infrastructure. Notre province est reconnue pour ses secteurs de l’agriculture, de la foresterie et des pêches. Le Nouveau‑Brunswick dispose d’une chaîne de valeur qui peut soutenir la culture de végétaux, et nous avons des gens et des effectifs dotés d’une expertise qui appuie ces secteurs depuis des générations. Si nous ajoutons les activités de recherche et d’innovation de nos universités et de nos collèges, tout est en place pour les producteurs autorisés. Je crois que d’autres entreprises choisiront le Nouveau‑Brunswick et collaboreront avec notre équipe en raison des facteurs déjà mentionnés, conjugués à nos coûts d’exploitation très concurrentiels et à nos terres à prix abordable. La légalisation de l’usage du cannabis à des fins récréatives pour les adultes accélérera le développement de l’ensemble du secteur agrotechnologique au Nouveau-Brunswick.
Il est formidable que notre province soit reconnue, au Canada et à l’étranger, comme une petite région qui met en œuvre des efforts importants pour occuper une place de premier plan dans ce secteur. Nous n’attendons pas que les choses arrivent, nous les provoquons.
Écrit par Jason Boies