La COVID-19 a soulevé d’immenses défis économiques dans le monde entier. Maintenant que les entreprises traversent la phase de relance après la pandémie, nombre d’entre elles sont contraintes de passer à une « nouvelle normalité ».
Nous savons que la population du Nouveau-Brunswick et ses entreprises sont résilientes, innovantes et flexibles. Beaucoup de nos entreprises se sont adaptées à la nouvelle réalité et réussissent dans un monde post-COVID-19.
Prelam Enterprises de Moncton est l’une d’entre elles. « Les exportations de nos produits ont chuté au début de la COVID-19, tout comme nos ventes canadiennes, déclare Luc Jalbert, vice-président et cofondateur. Mais cela nous a obligés à innover et nous pensons que nos produits auront de la valeur à long terme. »
ONB s’est entretenue avec M. Jalbert pour connaître les plans de Prelam pour l’après-pandémie.
ONB : Qu’est-ce qui a changé pour Prelam Enterprises dans l’après-pandémie?
Jalbert: Nous nous sommes vite adaptés parce que nous n’avions pas le choix. La vente au détail de nos produits éliminant les odeurs en aurait souffert. Nous ne voulions licencier personne, cela dit; alors nous avons inventé de nouvelles formules et de nouveaux produits. La demande pour le savon et le désinfectant pour les mains étaient manifestement élevée, nous en avons donc fait notre priorité. Toutes les brasseries et les distilleries se sont ruées sur la niche que représentait le désinfectant à base d’alcool, nous avons donc opté pour une autre voie.
Notre chimiste est tombé sur une histoire des années 1400, à l’époque de la peste bubonique. Quatre voleurs en Europe dérobaient des corps et des malades, sans jamais être infectés. Ils auraient dû être brûlés vifs, mais le juge déclara qu’il réduirait la peine s’ils confiaient leur secret pour échapper à la peste. L’histoire raconte qu’ils prétendirent que la combinaison du citron, de la cannelle, de clous de girofle, du romarin et de l’eucalyptus était la clé. Ils s’enduisaient les mains et le visage de cette mixture, portaient un masque; et voilà comment ils évitèrent la maladie. Le juge a tenu parole; ils n’ont pas fini sur le bûcher, ils ont plutôt été pendus.
Nous avons pris ces ingrédients, les avons mélangés à du savon de Castille pour fabriquer notre nouveau savon pour les mains EZ Pur. Ce produit est facile à emporter; vous pouvez donc le mettre dans la voiture pour aller faire l’épicerie, etc.
Le désinfectant pour les mains sans alcool EZ Pur consituait l’autre grande idée. Il est à base de chlorure de benzalkonium, il est ininflammable et il ne dessèche pas vos mains. Il se vend très bien jusqu’à présent. Des chaînes, comme Lawton’s, et des magasins indépendants dans tout le pays, notamment Circle K’s partout au Nouveau-Brunswick, en ont emmagasiné.
Nous travaillons aussi à l’élaboration d’un désinfectant pour surfaces dures. Je pense que ce sera formidable pour les entreprises comme les restaurants, les écoles, etc. Nous avons également un désinfectant pour sièges de toilette, ainsi que le « Shoppers Helper », un mini désinfectant que vous pouvez emporter quand vous faites les boutiques.
Nous avons également importé de Chine des thermomètres sans contact à infra-rouge. Nous faisons des affaires avec la Chine depuis 25 ans, nous y avons donc de très bons contacts. Ces thermomètres sont parfaits pour les entreprises qui rouvrent et souhaitent effectuer un contrôle du personnel. Nous les utilisons maintenant chaque matin dans nos propres locaux dans le cadre de nos efforts en matière de santé et de sécurité.
Nous avons été très occupés et notre équipe a su se montrer à la hauteur. Heureusement, nous disposions de l’infrastructure, du laboratoire et des talents. Et tout cela a pu être réalisé alors que nous étions socialement à distance. Personne n’a été mis à pied, nous avons même embauché de nouveaux employés.
Comment voyez-vous l’entreprise à long terme?
La marque EZ Pur ira loin, c’est certain. Non seulement dans les années à venir, mais après. Et ces produits nous tiendront occupés le temps que la vente de nos produits traditionnels revienne à la normale.
Beaucoup de ces comportements, comme le lavage des mains, se poursuivront probablement à l’avenir. Les gens se rendent compte que ce sont des choses que nous aurions dû faire de toute façon.
C’est vrai. Quand la saison de la grippe reprendra, je pense que les gens seront conscients qu’il faut se laver les mains et tout désinfecter. Nous sommes bien approvisionnés pour cela, et pour tout autre vague de COVID-19 qui, espérons-le, n’aura pas lieu cela dit.
Y a-t-il eu une lueur d’espoir pour vous pendant ou depuis la pandémie?
Je me suis rapproché de ma fille pendant cette période. Elle n’allait pas à l’école, évidemment; je l’ai donc emmenée au travail. Elle a pu passer du temps avec son père et le voir diriger sa compagnie, alors j’étais fier de ça. Cela m’a certainement aidé à un moment où nous étions extrêmement occupés.
Nous sommes tous fiers du fait que les emplois aient été conservés. Nous savons que de nombreuses personnes n’ont pas eu cette chance. Alors que tout se passait mal, l’emploi dans notre société n’a pas souffert et de nouveaux produits ont été créés, la voilà notre lueur d’espoir.
Enfin, quels sont les 3 mots qui vous viennent à l’esprit en pensant à cette période?
Innovation, pivot et survécu.
Pour en savoir plus, visitez Prelam.com.
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