La mise en service de la centrale nucléaire Point Lepreau et de son réacteur CANDU-6, en 1983, s’est traduite par une nouvelle demande de services de recherche et de consultation dans le secteur du nucléaire, au Nouveau-Brunswick.

Dans le souci de répondre à cette demande, l’Université du Nouveau-Brunswick a mis sur pied son centre de recherche sur l’énergie nucléaire – CNER (en anglais seulement), en 1991. Plus de trente ans plus tard, le CNER est devenu un acteur de taille dans le secteur nucléaire canadien et international, prenant part à des recherches universitaires et contractuelles, et offrant ses services de consultation à des centrales électriques.

Recherche de première classe dans le secteur énergétique

Ces dix dernières années, le CNER a pris une ampleur considérable.

« Aujourd’hui, le CNER compte plus de 25 membres – professeurs, personnel de soutien et étudiants –, explique Brad McPherson, directeur de l’innovation au CNER. Le centre a considérablement élargi la gamme et la portée de ses activités de recherche. Nous avons grandement amélioré nos partenariats de développement et de recherche; nous avons, par ailleurs, plusieurs projets en cours. »

William Cook, Ph. D., directeur du CNER, est chercheur. Son domaine d’expertise compte la chimie fonctionnelle, le contrôle et l’atténuation de la corrosion, les matériaux et l’électrochimie – des domaines qui concernent l’exploitation de réacteurs comme à Point Lepreau. Au CNER, il a étendu ses travaux aux activités recourant aux petits réacteurs modulaires (PRM) aux configurations diverses. Olga Palazhchenko, Ph. D., professeure au département de génie chimique depuis 2021, a récemment reçu un financement pour étendre les travaux du CNER aux PRM. « La solution à long terme pour l’entreposage du combustible irradié des réacteurs classiques de type CANDU, au Canada, consiste en une installation souterraine, appelée dépôt géologique en profondeur ou DGP, explique-t-elle dans un communiqué de presse de l’UNB (en anglais seulement). Depuis l’émergence de la technologie des PRM, il nous faut connaître les interactions entre leurs combustibles et l’environnement dans un DGP, en particulier dans le cas d’un scénario catastrophe comme une inondation. » Ces travaux découlent du secteur de recherche de Mme Palazhchenko, à savoir la modélisation informatique et la chimie expérimentale du milieu aqueux, et sont appliqués aux projets de PRM, comme le CNER ne cesse de se développer.

Selon M. McPherson, le CNER collabore avec des partenaires privés sur des projets de PRM et poursuit son expansion dans ce domaine. « Nous construisons actuellement un nouveau laboratoire de chimie des sels fondus, d’une valeur de 2,5 M$. Nous disposerons ainsi de bien meilleurs moyens pour poursuivre nos travaux dans le domaine des sels fondus et aider les fournisseurs de réacteurs, comme Moltex Energy entre autres, à se servir de cette technologie, déclare-t-il. Nous peaufinons également les plans de conception d’une installation d’essai unique en son genre pour le sodium liquide, à des fins de recherche et de développement dans le domaine de la corrosion. Cette nouvelle installation d’essai en boucle aidera les fournisseurs de PRM à développer la technologie du réacteur refroidi au sodium liquide, comme la conception de l’ARC-100 d’ARC Clean Technology Canada. Contrairement aux autres installations d’essai en boucle qui s’adressent surtout aux travaux portant sur la sécurité et la thermohydraulique, l’installation en boucle au sodium du CNER s’attachera à la chimie et à la corrosion, notamment l’évaluation des effets de la variation de la température et des impuretés sur des propriétés spécifiques des matériaux. »

Dans le même temps, le CNER poursuit également ses recherches sur l’énergie dans d’autres domaines importants. « Les combustibles fossiles, par exemple, font toujours partie de notre décor énergétique. Il est donc impératif de continuer à en améliorer l’efficacité et à en réduire les effets sur l’environnement, explique M. McPherson. Nous travaillons sur des projets concernant les carburants d’aviation durables, les biocarburants et autres carburants de substitution, ainsi que l’amélioration de l’efficacité des carburants conventionnels. »

Soutien solide à l’industrie énergétique

L’UNB est bien placée pour se présenter aux acteurs de l’industrie énergétique comme un partenaire précieux dans le domaine de la recherche et du développement. « Outre le CNER, l’UNB héberge également un large éventail d’expertise, notamment un centre d’excellence en fabrication additive marine, un centre de recherche en construction hors chantier, l’Institut canadien sur la cybersécurité et le Centre de recherche d’Emera et d’Énergie NB pour les technologies de réseau intelligent, fait remarquer M. McPherson. Le Nouveau-Brunswick est prêt à faire des affaires. Ces centres constituent une part importante de la proposition de valeur universitaire de la province. Nous sommes parfaitement en mesure de faire avancer les choses pour les entreprises dans le domaine de la recherche et du développement.  Qu’il s’agisse de PRM, de décarbonisation et de carburants de prochaine génération, de gaz naturel renouvelable, de production hydroélectrique ou de stockage d’énergie par batterie, l’UNB est prête à aider les entreprises et les communautés à atteindre leurs objectifs grâce à la recherche appliquée et à l’innovation. Nous sommes à la recherche de problèmes à résoudre, j’espère donc que d’autres entreprises feront appel à nous. »

McPherson souligne que de nombreux partenariats publics et privés du CNER dépassent de loin les frontières du Nouveau-Brunswick. « Outre nos partenaires pour les PRM, nous entretenons des relations commerciales et de recherche avec des organismes tels que les Laboratoires Nucléaires Canadiens, Kinectrics et Ontario Power Generation. Nous sommes présents aux États-Unis par le biais de nos travaux avec l’Electric Power Research Institute et explorons activement l’éventualité de conclure une collaboration avec d’autres établissements universitaires clés. Certains de nos partenaires se trouvent même en dehors de l’Amérique du Nord, c’est le cas notamment de nos partenaires européens au Royaume-Uni, en France et en Suisse, pour n’en nommer que quelques-uns. » Nous sommes également parvenus à nous assurer le soutien d’organismes fédéraux et provinciaux – l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA), Ressources naturelles Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), la Fondation de l’innovation du Nouveau-Brunswick (FINB) et Opportunités Nouveau-Brunswick (ONB) – qui ont contribué à nos projets et ont permis de multiplier les investissements dans l’industrie à l’aide des dollars publics de la recherche.

Main-d’œuvre pour l’avenir

L’attrait pour le Nouveau-Brunswick de plusieurs acteurs dans le domaine des PRM, associé au lancement de la Feuille de route des PRM du Canada, a conduit l’UNB à redynamiser son option en énergie nucléaire (en anglais seulement) pour les étudiants en génie chimique, en proposant des cours de spécialisation dans des domaines tels que le génie nucléaire, la physique des réacteurs, les processus de corrosion et la chimie nucléaire. Selon M. McPherson, la faculté de génie de l’UNB réfléchit à ce dont aura besoin la main-d’œuvre de demain dans le secteur de l’énergie et ajoute d’autres cours sur le nucléaire cet automne et en 2024. « Nous savons que les entreprises de PRM avec lesquelles nous travaillons et les centrales électriques auront besoin de bien plus de personnel hautement qualifié. Avec l’introduction de ces nouveaux cours l’an prochain, l’UNB offrira 16 cours portant sur l’énergie nucléaire, soit le double de ce qu’elle offrait auparavant. Les étudiants bénéficieront ainsi d’un bagage plus solide, plus varié et plus complet qui leur permettra de devenir les experts de demain.

L’UNB est à pied d’œuvre pour innover davantage dans son offre de cours et se penche sur la possibilité d’apprentissage expérientiel qui placerait la classe en situation réelle. « Par exemple, en faisant travailler des étudiants à la résolution de problèmes réels en compagnie de partenaires de l’industrie, ces étudiants se forgeraient une expérience pratique du secteur nucléaire. Les employeurs, quant à eux, auraient l’occasion de constater la qualité et le talent des étudiants de l’UNB et de tisser des liens avec ces employés potentiels, explique-t-il. Des employeurs nous disent qu’ils recherchent autant d’étudiants que possible avec un bagage dans le nucléaire, qu’ils les veulent pour hier. La demande d’étudiants dotés de connaissances en nucléaire n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui. »

L’UNB est une université de renom, elle possède l’expertise et les infrastructures nécessaires à la recherche fondamentale et appliquée dans un large éventail de domaines, notamment le CNER, le pôle de la recherche nucléaire de l’UNB – et du Canada atlantique. Pour en apprendre davantage sur le CNER ou pour discuter de partenariats, cliquez ici (en anglais seulement).

La province du Nouveau-Brunswick abrite l’un des portefeuilles énergétiques les plus vastes et les plus diversifiés au Canada. Pour en apprendre davantage ou pour communiquer avec notre équipe, cliquez ici.