Mise à jour : Le 8 mai – Consolidant la position du Nouveau-Brunswick dans le secteur de la cybersécurité, EhEye a décroché deux prix KIRA, Jeune entreprise la plus prometteuse et Innovation par la technologie.

EhEye (on prononce AI en anglais) est une jeune entreprise du Nouveau-Brunswick qui améliore la sûreté et la sécurité publiques grâce à l’analytique vidéo par l’intelligence artificielle. Le logiciel novateur de cette entreprise peut détecter et extraire automatiquement des objets, des gens, des activités et des comportements d’intérêt de vidéos en continu.

Le président-directeur général James Stewart est revenu de l’Inde tout récemment où il a participé à une mission commerciale organisée par le gouvernement fédéral. Affaires mondiales Canada, par le truchement du Haut-commissariat du Canada à Delhi, a orchestré la Mission canadienne sur les villes intelligentes en Inde, laquelle a amené des entreprises canadiennes à New Delhi et à Bengaluru.

Nous nous sommes entretenus avec M. Stewart pour en apprendre davantage.

ONB : Pour débuter, dites-moi comment l’idée de EhEye vous est venue.

Stewart : J’ai été agent de police auxiliaire pendant treize ans et j’ai œuvré à titre d’analyste de la criminalité pendant plus de trois ans. La technologie utilisée par les services de police a beaucoup évolué, mais il y a encore du chemin à parcourir afin d’exploiter davantage les données. L’idée d’EhEye mijotait dans ma tête depuis une dizaine d’années. J’ai tenté quelque chose de semblable il y a quelques années de cela, mais la technologie n’était pas à point; elle l’est maintenant. Il y a eu de nombreux avancements en matière de mégadonnées et désormais, bon nombre d’entreprises approvisionnent librement leurs bibliothèques d’intelligence artificielle. Résultat : nous avons été en mesure de faire de notre logiciel unique une réalité.

ONB : Parlez-nous de la Mission sur les villes intelligentes.

Stewart : Ç’a été une merveilleuse expérience. Nous tenons à remercier Affaires mondiales, ainsi que tous les gens concernés, y compris les nombreux délégués commerciaux que nous avons rencontrés. Ils ont prévu une semaine incroyable de rencontres avec des organismes fantastiques à Delhi et à Bengaluru.

Question de mettre la mission en perspective, les agents qui s’y trouvaient ont souligné que cela peut prendre jusqu’à trois ans à une entreprise avant de se frayer un chemin jusqu’à ces rencontres. Ils nous ont réellement déroulé le tapis rouge et les entreprises qui s’y trouvaient étaient très désireuses de rencontrer des entreprises canadiennes.

Nous sommes revenus au bercail avec une dizaine de contacts très intéressants, dont quatre ont très hâte de commencer des projets pilotes. Il s’agit de deux entreprises privées, d’une importante organisation municipale et d’un établissement universitaire.

ONB : Avez-vous des conseils à donner aux entrepreneurs d’ici maintenant que vous êtes revenu de l’Inde?

Stewart : J’ai longtemps cru qu’il fallait axer nos efforts sur les problèmes plutôt que sur la technologie proprement dite, et l’Inde n’a fait que renforcer cette notion. Plutôt que de créer une technologie géniale dans le but de régler un problème, les innovateurs en Inde se sont d’abord concentrés sur le problème en tant que tel. Ils carburent à la nécessité pour innover. Je pense qu’en effectuant des voyages à des endroits comme l’Inde, les entrepreneurs de l’Amérique du Nord verront les enjeux que les autres régions doivent surmonter et de quelle façon leurs idées et solutions pourraient aider. Des problèmes à régler, il en existe partout; sortez de votre région et trouvez-les.

ONB : Parlons maintenant du Nouveau-Brunswick. Parlez-nous de votre expérience de lancement d’entreprise ici.

Stewart : Je suis stupéfait de constater l’ampleur du soutien qui est à la disposition des entrepreneurs d’ici.

D’abord, il y a les acteurs du secteur public comme le Conseil national de recherches Canada (CNRC) et ONB. Le CNRC a été d’une grande aide pour la mission en Inde. Ses représentants croient vraiment en ce que nous faisons et nous ont écrit une lettre de recommandation qui a été des plus bienfaisantes.

À ONB, Emily McGill a été merveilleuse. Elle a donné de son temps pour nous aider à élaborer des argumentaires et nous offrir des conseils sur les plans d’affaires, et c’est sans compter l’aide au développement des exportations offerte par ONB. Dans notre cas, ONB contribue à la croissance d’EhEye en rendant nos plans de voyage abordables. À titre d’exemple, je me rendrai à Winnipeg à la fin du mois afin de mettre sur pied un projet pilote. J’ai plus de voyages de prévus cette année grâce à ONB. Le fait de pouvoir assister à des activités et de visiter des marchés d’exportation est au cœur de notre stratégie de croissance.

Ensuite, il y a nos amis d’Enterprise Saint John; ce sont les toutes premières personnes que j’ai rencontrées et qui m’ont permis de penser : « Je peux le faire! » !

Le Centre Pond-Deshpande a fourni le financement qui nous a aidés à mettre la dernière main à notre prototype.

Vennture Garage nous a fourni une adresse et des articles de bureau essentiels et tient des réunions mensuelles dans la collectivité, où nous avons rencontré un des conférenciers assidus d’ONB, Rivers Corbett.

Cox & Palmer nous a aidés à incorporer et à enregistrer nos marques de commerce. La disponibilité de leur expertise nous donne du temps pour nous concentrer sur notre croissance.

Enfin, Dan Doiron, professeur d’administration des affaires à l’Université du Nouveau-Brunswick, a été un excellent mentor. Notre dernière conversation traitait de la taille du marché, de ce à quoi il ressemble, de la terminologie adéquate, etc. Tout cela est important lorsqu’on se trouve devant des investisseurs, car ils ont du flair et le sentent lorsqu’on ne sait pas ce qu’on fait.

Pour en apprendre davantage : EhEye.com.

Écrit par Jason Boies