Déjà chef de file en matière de recherche sur l’intelligence artificielle (IA), l’Université de Moncton (UMoncton) a annoncé en février un don d’un million de dollars qui lui permettra de continuer à élargir son expertise dans ce domaine qui fait couler beaucoup d’encre. Le don provient de l’organisme Excellence NB et de Technology Venture Corporation, une société privée de capital-risque installée à Moncton.
Francis LeBlanc, vice-recteur associé à la recherche d’UMoncton, explique que le nouveau financement aidera l’université à développer ses activités de recherche liées à l’IA de deux manières. « Tout d’abord, nous créons une chaire de recherche sur l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Nous ne savons pas encore exactement quels seront les projets de cette chaire, car cela dépendra entièrement de l’expérience et des compétences spécifiques de la personne retenue, précise-t-il. Ce que je peux dire, c’est que nous sommes intéressés par une personne qui soit d’abord experte en IA, l’expertise en matière de santé étant un atout supplémentaire. La chaire pourrait porter sur un large éventail de sujets liés à la santé, qu’il s’agisse de la génomique, des technologies médicales ou d’autres sujets liés aux soins de santé. Nous disposons d’une grande expertise dans le domaine de la recherche sur la santé, et il nous a donc semblé naturel de créer notre première chaire sur l’IA. »
UMoncton prévoit de pourvoir la chaire de recherche d’ici la fin du mois de juillet 2024. Les personnes intéressées sont invitées à postuler ici.
Le don permettra également de créer le Fonds de recherche Excellence NB, qui financera des projets de recherche dans le domaine de la santé faisant appel aux technologies de l’IA. M. LeBlanc indique que son équipe est impatiente de voir quels projets seront soumis dans le cadre de cette initiative. « Nous nous sommes engagés dans la recherche liée à l’IA bien avant qu’elle ne soit en vogue. Nous avons sept groupes de recherche dans tous les campus qui travaillent directement dans le domaine de l’IA. Il existe donc des bases solides dans les domaines de la santé et de l’IA, note-t-il. Nous comptons 12 spécialistes de l’IA au sein de notre personnel, et 15 à 20 autres personnes utilisent l’IA dans leurs recherches. Si l’on ajoute à cela leurs étudiants, nous disposons d’un solide vivier de talents en matière d’IA qui ne manqueront pas de soumettre des projets passionnants pour le Fonds d’excellence NB. »
L’accent sur la santé à UMoncton
Pierre Doucet, agent de l’innovation pour le Centre de médecine de précision du Nouveau-Brunswick à UMoncton, déclare que ce dernier financement est une excellente nouvelle pour son équipe. « Il existe pour nous plusieurs possibilités en matière d’IA dans le domaine de la santé. Nous pouvons appliquer les technologies de l’IA à tous les domaines, du glaucome à la rétinopathie diabétique, en passant par la dégénérescence maculaire, le cancer, le profilage génétique ou même la COVID-19, qui reste un sujet de recherche important, explique-t-il. Nous sommes également enthousiasmés par les efforts déployés dans le domaine des hôpitaux intelligents. Nous avons récemment communiqué avec Schneider Electric concernant la construction d’infrastructures hospitalières plus intelligentes, ce qui s’accorde assez bien avec notre activité en matière d’IA. »
Les laboratoires de simulation d’UMoncton génèrent d’énormes quantités de données. « Nos environnements “bacs à sable” recréent l’environnement hospitalier, où les nouvelles technologies médicales peuvent être testées. Nous pouvons relever de multiples défis en matière de soins de santé. Il s’agit notamment d’élaborer des solutions d’IA qui détectent la position d’une infirmière lorsqu’elle manipule des patients, surveillent les mouvements et évitent les blessures. En fin de compte, nous établissons des partenariats qui permettent d’intégrer la recherche fondée sur les données dans l’infrastructure hospitalière intelligente. »
À l’automne 2023, UMoncton a fait équipe avec RechercheNB, Venn Innovation et l’Institut McKenna de l’Université du Nouveau-Brunswick pour organiser le premier Forum MedTech du Nouveau-Brunswick. Cet événement de deux jours a permis à UMoncton de présenter certains de ses efforts en matière d’IA aux universitaires et aux acteurs du secteur privé présents. Selon M. LeBlanc, le forum a débouché sur quatre nouveaux projets, qui sont tous en cours de réalisation.
Cliquez ici pour voir deux dossiers de présentation du forum d’UMoncton (en anglais) :
- Monitoring of Patient Handling Techniques Using AI (surveillance des techniques de manipulation des patients à l’aide de l’IA) (Moulay Akhloufi)
- Training and Validating MedTech Through Simulation (formation et validation des technologies médicales par la simulation) (Claire Johnson)
Soutien à l’industrie
Grâce au soutien des gouvernements fédéral et provincial, le Centre d’excellence de l’Atlantique en intelligence artificielle et en gestion des données (PLEIADE) a été créé en 2022 afin de développer des partenariats canadiens et internationaux pour des stages, des collaborations de recherche et le recrutement d’étudiants. André Chiasson, directeur du soutien à l’innovation à UMoncton, explique que son équipe sert de bureau de soutien à la recherche. « Nous effectuons un travail de liaison, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’université, et nous aidons les entreprises avec les transferts de technologie. Il peut s’agir d’aider à structurer des accords de collaboration, à concéder des licences technologiques ou à vendre des technologies, à lancer de jeunes entreprises, etc. »
Chiasson indique qu’avec le lancement de PLEIADE, UMoncton propose désormais des microcertifications en IA et en science des donnéeset envisage de créer des offres similaires en robotique et en automatisation. « Le financement de PLEIADE 2022 nous aide à recruter des étudiants et à acquérir davantage d’équipements de pointe, ce qui signifie une collaboration accrue avec l’industrie dans le cadre des efforts de transfert de technologie. Nous sommes passés de 20 projets il y a seulement deux ans à une quarantaine aujourd’hui, tous dans le domaine de la robotique et de l’IA. »
Selon lui, les projets touchent les cinq principaux domaines d’intervention de son équipe en matière d’IA — santé, fabrication, défense et sécurité, technologie financière et énergie — et des secteurs tels que le bois, la production alimentaire et l’agriculture. « Tant que les données sont disponibles, nous pouvons nous attaquer à pratiquement n’importe quoi. »
Il s’agit d’une vue d’ensemble de la recherche en intelligence artificielle de classe mondiale d’UMoncton. Pour en savoir davantage, consultez le site https://www.umoncton.ca/bsi/fr/node/12.